La dimension des fondations, ou le chakra racine de l’entreprise

 

Le terme sanskrit du chakra racine est Muladhara, qui veut dire la fondation ou support du fondement.
Il est lié à la terre, au concret, au matériel, au visible.  Il est le siège de la survie exprimant les besoins fondamentaux. Une bonne circulation de l’énergie commence par les fondements, la base le chakra racine qui apporte sécurité, tout ce qu’il est nécessaire pour permettre le développement et la vie au quotidien, on peut le voir comme le socle de la pyramide de Maslow. Il y est ainsi associé à tous les sentiments liés à la peur et à la confiance. Il joue donc un rôle très important dans l’équilibre de notre vie et sur l’existence de l’entreprise.

 

La dimension des fondations pour l’entreprise :

Il concerne l’Organisation du côté de ses fondements, de son capital, de la structuration de son fonctionnement. Il est caractérisé par ce qui est matière, physique, c’est ce qui nourrit, fait socle, garantit l’existence et la pérennité de la structure, ce sont ses bases. C’est l’existant, tout ce qui est matérialisé, concret, ce qui est acquis, l’existant. Ce peut-être les locaux, les finances, le matériel, les stocks, les contrats, c’est tout ce qui est passé de l’idée à la réalisation qui existe concrètement.

 

La dimension dans ses excès trop ouverte ou fermée :

Quand cette dimension est équilibrée l’Organisation vit dans la sérénité, la prospérité, l’abondance.

Si elle est fermée rien ne se concrétise. L’entreprise est constamment préoccupée par la satisfaction des besoins fondamentaux, il y a risque d’épuisement. Un projet qui n’aboutit pas, des idées qui ont du mal à se concrétiser, des retards, manque de moyens, de finances… peuvent être des signes liés à un blocage de cette dimension des fondations de l’Organisation.

Une attitude de passivité, de routine d’assise sur les acquis peut indiquer une trop grande ouverture de cette dimension. Il en de même avec des comportements d’avidité à vouloir acquérir toujours plus, à stocker plus que de nécessaire, à entasser sans faire le tri qui asphyxie l’entreprise.

 

Une piste de stabilité pour la dimension des fondations ; l’ancrage ou la conscience de l’ici et maintenant.

On dit de ce chakra qu’il est la zone de transmission de l’instinct de vie, qu’il fournit l’énergie vitale nécessaire pour vivre. Une mauvaise circulation de cette énergie réveille les peurs liées aux manques, à la survie.

La peur nous projette dans le futur, elle peut être irrationnelle, et provenir d’expériences du passé. Prendre du recul être en position d’observateur permet de ne pas éparpiller son énergie dans des ruminations liées aux regrets du passé, ni en se laissant envahir par la peur du lendemain qui a pour conséquence la fuite ou l’inertie. Cette dispersion de notre mental empêche d’être présent à l’essentiel, de voir les opportunités et donc d’agir efficacement.

Un recentrage, dans la confiance est une première étape pour retrouver un équilibre propice à installer un cercle vertueux d’abondance et de concrétisation des projets. Il s’agit d’objectiver, de prendre du recul, ne pas ré-agir pour agir de façon pertinente en avançant pas à pas dans la conscience et la maitrise de ce qui se déroule.

Il y a nécessité de retrouver son ancrage, de revenir dans son centre pour économiser son énergie.

Un bon ancrage c’est être présent ici et maintenant, présent à ce qui se passe dans mon intérieur, de mes sensations, mes ressentis, de la circulation de la vie en moi avec le souffle, du battement de mon cœur les pulsations de mon sang dans mes veines, de l’activité des milliards de mes cellules pour stocker, faire circuler, nettoyer, alimenter… bref avoir cette conscience du fonctionnement de mon corps, véritable entreprise de mon existence. C’est aussi avoir conscience de mon environnement ici et maintenant, de ce qui m’entoure, faire les choses dans la concentration de ce que je suis en train de faire, sans éparpiller mes pensées dans le passé, les regrets, la nostalgie. Être ancré c’est être concentré dans ce qu’on fait, être présent, avoir son esprit dédié complètement sur l’activité, sur ce que nous faisons. Dans l’entreprise quand chacun dédie son énergie dans l’action en étant pleinement concentré dans la réalisation de sa tâche, la production est alors à son plein rendement.

 

Mes pensées créent ma réalité

Mes pensées donnent l’orientation à ce qu’est ma vie, elles façonnent mon existence car elles focalisent mon attention sur le chemin ou elles ont décidé d’aller. Mon attention est focalisée sur les possibles qui entrent en résonnance avec mes pensées pour être matérialisée. Ce que j’appelle ici « pensée » ce n’est pas mon mental qui décide, qui veut, c’est plus vaste et plus complexe que cela. On peut y mettre mes croyances sur moi, sur les autres, mes émotions qui freinent ou encouragent, mon inconscient, mon moi profond qui peut être en désaccord avec mon mental. Si mes pensées ne sont pas alignées avec ce que décide mon mental, alors je vais avoir beaucoup de difficultés à réaliser mon ambition. Dans ma réalité je ne vois que ce que mes pensées veulent réaliser. Je vais chercher toutes les options qui m’amèneront vers cet objectif, Je ne verrai pas les potentielles autres possibilités qui pourraient être pertinentes dans la résolution d’une situation. Par exemple si dans mes croyances il y a « je ne vais pas y arriver » cela peut se traduire au quotidien par des choses anodines comme ne pas trouver ses clés, on arrive donc pas à être à l’heure alors que les clés étaient sous mon nez mais que sous le stress, je ne les ai pas vues.  Mon cerveau s’est accordé à mes pensées de ne pas y arriver et me donne raison en occultant de ma vue un instant les clés.

 

La position de l’observateur

La position de l’observateur est essentielle, pour juger, jauger, pour prendre le temps de sentir comment une situation résonne en moi. Mes ressentis sont d’une grande ressource, ils sont en lien avec mes intuitions, la dimension de la vision, du 3ème œil. En étant à l’écoute de mon corps de mes ressentis, j’écoute mon intuition qui est le guide fidèle de ce qui est bon pour moi, qui montre la voie de ce qu’il est pertinent de faire. Si je regarde en arrière sans me poser, je réagis, je suis en réaction d’une situation passée, je ne suis pas dans l’action ici maintenant mais dans une position défensive issue de mes expériences passées, de mes croyances, de mes préjugés, je ne résous pas la situation, je risque de la reproduire puisqu’elle occupe mes pensées. Si je suis dans la peur du futur, la peur de manquer, pas y arriver… je suis dans la projection. La peur étant une émotion protectrice qui m’incite à la fuite ou à l’immobilisme, il est évident que cette attitude m’amènera exactement vers ce quoi j’ai peur si je fuis ou si je suis dans la passivité je n’agis pas dans le sens de la résolution de la situation. Observer, c’est prendre de la hauteur, prendre de la distance pour AGIR, voir les bonnes opportunités qui se présentent.

 

Une dimension clé pour l’entrepreneur

Personnellement, cette dimension a été une des plus compliquée pour moi au départ, ce projet chakréation a mis plusieurs mois a se matérialiser, à  être concret, opérationnel dans la matière. Mes pensées étaient toujours en train de naviguer. Mon cerveau était plein comme une huitre d’idées, je suis trop mentale, mes pensées compulsives ne cessent de tourner en boucle, avec pour effet un fort comportement de procrastination dans mes pensées, sans passage à l’action…

Pour entreprendre il faut être bien et solidement ancré dans cette dimension, sinon rien n’existe. Il peut sembler plus simple d’être dans une posture salariée, le travail est déterminé, je produis, je matérialise pour quelqu’un d’autre, j’exécute un plan issu d’autres pensées. Mettre ses pensées en action, c’est prendre des risques. Le risque de l’échec, mais il n’y a pas d’avancées sans difficultés, sans prises de risques. Cette dimension demande une très forte confiance en soi, pour agir et combattre parfois un sentiment d’imposture qui peut faire douter.

Pour ancrer, matérialiser son projet, il est nécessaire d’agir pas à pas, de rester centré sur ses intentions, rester fixé sur le résultat général et laisser venir les moyens. Les opportunités se dessinent jour après jour, parfois les réponses à notre besoin peuvent être déconcertantes de simplicité et loin de ce que l’on avait imaginé au départ. Le secret est de ne rien forcer, resté confiant dans son projet, ouvert aux signes, aux opportunités, être patient, laisser le temps nécessaire. Aller trop vite, c’est le risque de prendre une mauvaise direction et ne plus être à l’écoute de ses intuitions. Attendre sans agir, c’est rester dans l’illusion et ne rien produire.

 

Le bâtisseur archétype du leader de la dimension des fondations

L’archétype de cette dimension est le bâtisseur, le bâtisseur prend le temps d’observer, de planifier avant de poser une pierre, il est méthodique présent et attentif à chaque pierre qu’il pose, il est à 100% dans sa tâche, s’il ne l’est pas c’est l’édifice complet qui pourrait s’effondrer. S’il hésite qu’il pense au passé, qu’il a des regrets des doutes, aucune pierre ne se pose, ou elles sont posées, déposées, reposées, il est dans la peur, en réaction… S’il est dans le futur, qu’il s’exalte trop, comme Perette qui fait tomber le pot au lait, il n’est pas attentif à ce qu’il fait dans le présent et risquer l’échec dans sa précipitation en posant les pierres de manière bancales. Ce serait vouloir avoir terminé avant d’avoir commencé… Être présent, demande de lâcher le mental, cette petite voix qui tourne sans arrêt et prend beaucoup d’énergie. Lâcher le mental c’est être dans l’action en présence avec attention, méthodiquement, avec ténacité. Ce n’est pas être dans la rêverie ou dans un flot de pensées qui serait un comportement de fuite.

 

Vers la dimension du processus

Pour que cette dimension puisse être pérenne, pour que l’attention des membres soit dédiée à l’activité, elle devra être nourrie par les autres dimensions et notamment celle du processus qui se préoccupe de rendre les choses plus fluides, plus agréables en entretenant la motivation.